« J’aurais besoin d’un massage ! ». Combien de fois entend-on cette exclamation. Tensions musculaires, fatigue, mauvaise circulation sanguine, maux de ventre…, la liste est longue de ceux qui peuvent être les maux courants de notre civilisation. Et pourtant les gens le savent depuis la nuit des temps : le massage soulage le corps, améliore la circulation sanguine et lymphatique, élimine les tensions et les douleurs, prévient les maladies…
« J’aurais besoin d’un massage mais je n’ai pas le temps ! » Le travail et les tâches quotidiennes sont-ils devenus plus importants que la santé ? Prenons-nous justement le temps de nous écouter, de respecter ce corps si précieux ? Lorsque le corps nous fait mal, qu’il ne veut plus « digérer » ni « bouger » n’est-ce pas parce qu’il veut nous dire quelque chose ?
Et lorsque les maux du corps ne sont pas entendus, ce sont les maux de l’esprit qui s’ajoutent à ces derniers ou qui prennent la relève. La dépression, le sentiment d’être perdu, le manque d’estime de soi… oui, le massage peut aider à retrouver l’équilibre, mais comment ?
Nous avons à disposition une riche gamme de techniques de massages. Chinois, Thaïlandais, Classique, Ayurvédique, Shiatsu, etc., avec ou sans huiles, il y en a pour tous les goûts. Chacun choisira le thérapeute et le type de massage qui lui convient. L’important pour qu’il y ait un bienfait est justement que les massages soient bien faits.
Le massage par le toucher est une source de bien-être. Je dirais même que le toucher est indispensable comme l’eau que l’on boit ou l’air qu’on respire et cela dès la naissance. Lorsqu’on se fait mal, instinctivement on ira toucher cet endroit, car appuyer la main sur la partie meurtrie soulage la douleur. Et lorsque quelqu’un de proche le fait, il y a un plus au geste : il y a l’attention, l’Amour. Le petit enfant qui court chez sa maman lorsqu’il se fait mal le sait bien : la maman le prend dans ses bras, le caresse, pose la main sur le bobo et donne un baiser. Voilà, c’est passé !!
Pourquoi serions-nous différents des enfants? Nous avons mal, nous essayons de soulager la douleur par des pommades et des tablettes mais rien y fait. Finalement nous choisissons un thérapeute qui, par son toucher, libèrera les blocages qui sont source de douleur.
Mais il n’y a pas seulement la technique de massage dans sa pratique. Il y a la chaleur de ses mains, le Qi ou énergie, il y a aussi la compréhension, la compassion, le geste fait avec Amour. Les muscles et les articulations sont manipulés avec attention, le point d’acupuncture douloureux est massé avec gentillesse. Le thérapeute aide à la prise de conscience de la personne, du pourquoi de son blocage, du pourquoi de son mal-être. Le thérapeute est là pour « appuyer sur le bouton » et éclairer la conscience. Il va toucher l’Âme par le corps. Ce corps précieux qui est massé reçoit l’attention nécessaire ici et maintenant. Il sait avoir été entendu et peut enfin lâcher prise. Le mal n’a alors plus lieu d’être et disparaît. C’est ça le massage bien fait.
Le massage devrait faire partie des habitudes quotidiennes comme les repas et le sommeil. Car le massage quotidien prévient les maladies, améliore les perceptions, aide à la croissance des enfants, redonne confiance en soi, améliore le sommeil, soigne la peau, réduit les constipations, soulage les douleurs, améliore la mobilité des articulations, augmente l’énergie, réduit les risques de démence… et bien plus encore.
Enfin n’oublions pas que le massage est non seulement l’ouverture à la guérison de la personne en souffrance, mais aussi un chemin d’épanouissement et de compréhension de la Vie. C’est un enseignement qui profite aussi bien à la personne soignée qu’au thérapeute masseur consciencieux. Pour cela je dis : MERCI à la Vie de m’avoir amenée sur cette voie!
Pour qu’un massage puisse venir du cœur, sa première condition est la lenteur.
Les gestes fluides sont beaux. Les gestes beaux sont agréables à voir, ils ont souvent l’air très professionnels. Mais voilà : ils ne sont jamais vraiment très bien exécutés s’ils sont rapides.
Et c’est vraiment un gaspillage si un massage est un enchaînement de beaux gestes ; il se doit d’être une caresse qui modèle et transforme les chairs, un fluide qui entraîne le massé en-dehors de lui-même pour réatterrir dans un nouveau lui-même, détendu et transformé pour le bien.
Deux choses pêchent : la régularité du contact et la provenance de l’intention du geste.
Le contact est irrégulier, c’est-à-dire qu’il s’allège et s’alourdit, il se perd et tape dans les chairs à son retour. On ne le perçoit que peu la plupart du temps si l’on n’est habitué qu’à ces gestes-là. Et hélas, c’est souvent le cas.
Le geste provient d’une intention moins utile et moins noble. C’est tout simplement à dire que le cœur n’en est plus le seul moteur. La vraie intention de cœur s’efface lors de manœuvres stressées. Cette vitesse compromet la fluidité que le mental devrait céder à l’amour pour que la répercussion du massage ne soit pas « Oh ben ce fut un bon massage, mes muscles vont mieux, merci » mais « Oh ben woaw, j’ai passé un moment hors du temps et un peu plus en moi, merci ».
Si le geste est lent, il coule non-seulement à la surface du patient, mais il laisse la main couler « dans » le patient, le pénétrer et le transformer.
Si le geste n’est pas lent, il perd sa fluidité et s’il perd sa fluidité, il démontre sa perte de cœur.
Bien au-delà de toute considération physiologique, c’est en effet déjà ceci qui prime.
Quand le masseur met son cœur dans son ouvrage,
donne à sa manœuvre du temps
et laisse peut-être même libre cours à ses envies,
le massé trouve du bonheur dans ce partage,
perd la notion du temps
et voit peut-être même des choses changer dans sa vie.
Bonne journée.
Christine
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